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SAISON PHONÈME organisée par ENSEMBLE FLASHBACK: Médin PEIRON - Concert acousmatique

-MEDIN PEIRON-
COMPOSITEUR/INTERPRÈTE ACOUSMATIQUE

BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
Medín Peirón est un musicien de formation classique, disciple du pianiste Jean Pierre Dupuy, sonologue diplômé de l’Escola Superior de Música de Catalunya, professeur du Master en art sonore à l’Université de Barcelone, et actuellement doctorant à l’Université de Gérone, où il réalise une thèse sur la musique acoustique française. Il a suivi une formation de compositeur électroacoustique à Perpignan à partir de 2012, avec Denis Dufour, Lucie Prod’homme, Alexander Vert et Jonathan Prager, étudiant avec ce dernier l’art de la spatialisation acousmatique. Ses oeuvres ont été présentées dans des festivals tels que Mixtur (Barcelone, Espagne), Futura (Crest, France), Musiques d’ajourd’hui (Perpignan, France), Musica Electronica Nova ( Pologne), New York Electroacoustic Music (New York, USA), ainsi que dans les concerts organisés à Barcelone par Phonos et El Sindicato de Altavoces. Passionné par le quartier barcelonais de Poblenou, sa plage et la musique électroacoustique, en tant que membre de l ‘Orquestra del Caos, il tente de mettre son grain de sable dans la diffusion de ce genre musical à Barcelone.

PRÉSENTATION DES OEUVRES
Construction aquatique (2017)
Le son de l’eau en général, et de les gouttes qui tombent en particulier, est un archétype de la musique électroacoustique. Des compositeurs comme Hugh Le Caine (Dripsody), Toru Takemitsu (Water Music), Bernard Parmegiani (Jeux), Denis Dufour (The Blob), Yves Daoust (Water Music) ou Annette Vande Gorne (Eau), parmi beaucoup d’autres, ont senti fasciné par lui. Dans “Constructions aquatiques”, je tente d’utiliser les sons de l’eau, mais d’une manière non-figurative, toujours au service d’une construction musicale totalement abstraite, dans l’espoir que l’auditeur oublie, enfin, l’origine de la matière de se concentrer exclusivement dans la musique.
Desencanto (2018)
Pièce qui tire son titre du célèbre documentaire de Jaime Chávarri sur la famille Panero, ainsi que du poème du même nom d’Andrés Paniagua. Il s’agit de périodes de crise existentielle, dans lesquelles nous ressentons le vide causé par la perte de nos proches et secouons violemment notre mémoire, forgeant au plus profond de notre être un sentiment de déception et de désillusion envers la vie. L’œuvre est conçue comme une sorte d ‘”album” d’images sonores intimes, pleines de nostalgie, et qui cherchent à évoquer la solitude et l’impuissance. Pour ce faire, nous recourons à de brefs motifs mélodiques, reflets incorporels d’une simplicité écrasantes, qui en tant que souvenirs semblent s’évaporer à mesure qu’ils se répètent, et qui se combinent avec des matériaux plus denses, matériels et tactiles, qui nous renvoient au poussière de la terre.
De l’horizontale et du vertical (2019)
La dichotomie horizontale / verticale est souvent utilisée comme métaphore pour comprendre certaines composantes de la musique. Généralement, la question horizontale renvoie à l’aspect mélodique, déterminé par les notes qui sont interprétées successivement, tandis que la verticale fait allusion à la simultanéité des notes, à l’harmonie. Dans la plupart des musiques, les deux aspects coexistent. Par exemple, on peut combiner plusieurs lignes horizontales simultanément, comme c’est le cas avec le contrepoint, et des relations verticales vont forcément émerger. En même temps, nous pouvons considérer les relations horizontales qui s’établissent entre les accords successifs. De la combinaison des forces horizontales et verticales naîtront toutes sortes de relations obliques.
L’enfer musical (2016)
La composition prend son nom de la troisième partie du “Le jardin des délices”, le célèbre tableau de Jérôme Bosch (1450-1616). La peinture (vers 1500), d’un aspect surréaliste particulièrement surprenant pour l’époque, et pas entièrement déchiffrée, est un triptyque de caractère moralisateur. Fermé, il recrée, presque en noir et blanc, le troisième jour de la création du monde, et déployé, il présente une œuvre très colorée, qui représente le Jardin d’ Eden ou le Paradis sur Terre (panneau gauche), le Jardin des délices ou Faux Paradis (au milieu), et l’ Enfer musical (à droite). La musique prend du tableau son aspect sombre et diabolique, qui est représenté par l’ utilisation de l’ intervalle “diabolus in musica” et les voix chorales provenant du Requiem de Ligeti. L’ interprétation alchimique de l’ Enfer de Dante guide le plan formel, dont l’ idée est de pénétrer petit à petit dans les profondeurs de l’ enfer, jusqu’ à ce que, à la fin, d’ être en face de Lucifer lui-même.