Vendredi 10 novembre à 19h
Artur Heras nous surprend, une fois de plus, avec une proposition implosive : une boite à l’apparence dépouillée, modeste, contenant un tout petit musée portatif produit en série ; plus ou moins dans le style de cette boite-en-valise que Marcel Duchamps a conçu en 1935. IMAGINARI est une revendication originale de l’atelier, pensé comme un micro-espace, dans lequel l’artiste-artisan rassemble et donne à voir quatre eaux-fortes et une sérigraphie avec dessins, une pièce moulée en kaolin, des lettres typographiques en bois et en plomb, un dépliant, un calendrier réunissant la mémoire graphique d’une année (de n’importe quelle année), un masque confectionné à la manière traditionnelle en papier mâché, un disque avec ses textes mis en musique par des amis et un petit dictionnaire consacré à quelques motifs récurrents de la plastique herassienne. Avec cet artefact singulier, qui rappelle beaucoup le coffre de souvenirs de quelqu’un qui a touché (et de quelle manière) à presque toutes les formes d’art, Heras privilégie le contenu par rapport au contenant, revendique les processus et les matériaux, met en avant l’idée plutôt que l’occurrence : le vécu se fraye un passage parmi les différentes formes de la représentation. Sa sphère n’est pas celle du spectacle banal, tellement à la mode en ce temps de postvérité, mais plutôt celle des petits théâtres avant-gardistes qui fascinaient tant Alexander Calder.
Artur Heras. IMAGINARI. Présentation àcentmètresducentredumonde. Perpignan. Le 10 Novembre 2017 à 19 heures
